Organisation des championnats de France

TOP14 et PROD2
Championnats pro de rugby

Performance des équipes de France, temps de jeu des jeunes, financement des clubs, qualité du jeu, toutes ces problématiques sont liées  à l'organisation des championnats. Comment tout améliorer en même temps ?

Oui, même si certaines de ces exigences semblent antinomiques, oui, des solutions existent, c'est sûr. Ce qui est sûr aussi c'est que la situation actuelle n'est pas satisfaisante, ni pour les pros, ni pour les amateurs, ni pour l'équipe de France, ni pour l'économie du rugby, même pas pour le diffuseur.

L'urgence est de sauvegarder l'économie du rugby sans laquelle plus rien n'est possible, ni en amateur, ni pour les équipes professionnelles. Pour cela, plus qu'une solution, une absolue nécessité : rompre définitivement le cordon sportif entre le monde amateur et le monde professionnel. Ces deux mondes n'ont plus rien à voir l'un avec l'autre, on en pénalise un en déstabilisant l'autre si on ne fait rien.

Rupture totale entre le monde amateur et le monde professionnel, conséquences :

Par rupture, nous entendons plus aucune possibilité, sur des critères sportifs, de passer de l'un à l'autre. Bien sur il sera possible de "rejoindre" le monde professionnel, mais pas de "monter" en professionnel. De la même façon on "quittera" le monde professionnel, mais on ne "descendra" plus.

La conséquence principale pour le monde amateur, c'est qu'il retrouvera définitivement son statut d'amateur ! Et seulement d'amateur ! Plus question de payer des salaires aux joueurs. Personnellement, je serai pour qu'on rebaptise les différents championnats en "première division", "deuxième division", etc...
Quel plaisir ce sera, chaque dimanche à 15h de retrouver nos matchs 100% amateurs ! Quel plaisir de voir disparaître des feuilles de match de FED1 les Fidjiens, Georgiens, et autres Sud-Africains. retour aux sources !

Et les clubs qui désirent rejoindre le monde pro me direz vous ? Ils présenteront un dossier à la fédération, montreront qu'ils sont prêts à respecter l'ensemble des obligations fédérales, et ils seront accueillis en pro.

Pour le monde pro, la conséquence immédiate sera que, sur des critères purement sportifs, il ne sera plus possible de le quitter. Un club peut donc finir tous les ans dernier de PROD2, peut importe, l'année suivante le club restera en PROD2. Pour les investisseurs, les partenaires, les collectivités, c'est l'assurance d'une grande stabilité et de visibilité à long terme. Bien sur, il y aura toujours des mouvements entre TOP14 et PROD2, mais l'impact économique sur le club et la ville est sans commune mesure avec une relégation actuelle en fédérale.

Aujourd'hui, une PROD2 à 16 clubs est sous-dimensionnée : ces joueurs n'ont pas de coupe d'Europe à disputer, pas de matchs internationaux, elle peuvent facilement passer à 18, voir 20. Et, si un jour il y a plus de candidat au monde pro, et bien on augmentera les nombre d'équipes en actuel TOP14. 

Chaque fois qu'on parle d'augmenter le nombre de clubs dans l'élite, on oppose que les joueurs jouent trop de matchs. Mais pardon, les deux choses n'ont rien à voir l'une avec l'autre : on peut parfaitement passer à un TOP20 et avoir des joueurs qui jouent moins de matchs ! Pour cela il suffit de limiter le nombre de matchs par joueur et par an, coupes d'Europe et matchs internationaux compris. Point ! c'est simple. Il suffira que les clubs prennent plus de joueurs sous contrat, ce qui est également bon pour le rugby français : plus un club a de contrats, moins il peut surpayer quelques joueurs, et plus il aura de jeunes français dans son effectif. L'obligation de faire tourner l'effectif amènera mécaniquement du temps de jeu aux jeunes français. A condition, bien sur, de supprimer immédiatement les "jokers médicaux", ce dispositif n'a qu'un seule et unique intérêt : contourner toutes les règles de salary-cap et de quotas de JIFFs. Les blessures font partie du sport de haut niveau, pardon d'avoir à vous le rappeler messieurs, donc si vous avez assez de contrats pro et de contrats espoirs, vous ferez facilement face sans joker d'aucune sorte.

Le système est donc largement viable, je ne voit pas, aujourd'hui, comment on pourrait avoir plus de 40 clubs capables de passer pro.

On peut même rêver un peu : imaginez donc qu'un président plus visionnaire que les autres décide en PROD2 de ne recruter que des jeunes de moins de 22 ou 23 ans ? Allez, admettons qu'il finisse dernier 2 ou 3 ans de suite, admettons... mais après ? Ça pourrait bien en faire frémir plus d'un encore arc-bouté à ses certitudes sur les joueurs de l'hémisphère sud !

Une dernière mesure absolument urgente :

On commence à voir dans le rugby français poindre ce qu'il y a de plus mauvais dans le football. Ce qui met leur économie en danger depuis des décennies, arrive maintenant chez nous, j'ai nommé les rachats de contrats entre clubs. Il faut y mettre un terme définitif. 
Evidemment, je comprend bien qu'on ne peut pas empêcher un club et un joueur de se mettre d'accord pour se séparer avant la fin du contrat qui les engage. Evidemment l'affaire GOOSEN a montré qu'un joueur peut avoir une attitude totalement irresponsable, voir même irrespectueuse.
Mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut trouver une solution et interdire que deux clubs s'entendent pour racheter le contrat d'un joueur.